Dr Cornette de Saint-Cyr, page 110 du livre de Michel POLNAREFF : Spèrme.
Oui, je continue à porter mes lunettes, mais outre l’emblème qu’elles représentent pour mon public, elles restent très utiles, sur scène (ceux qui me connaissent dans l’intimité savent que je vis et vois très bien sans). En effet, elles me protègent des éclairages très violents nécessaires pour le show. Malgré la réussite de l’opération, mes yeux sont restés fragiles et sans elles je ne pourrais pas assumer le spectacle.
Et quand je dis qu’elles me protègent, ce n’est pas au sens figuré. J’aurai même été défiguré si je ne les avais pas portées le jour où un chien m’a mordu. Alors que je venais de rentrer en France en octobre 1981, J’étais allé dîner chez des amis. Bien installé sur le canapé, content d’être là, je m’étais fait attaquer par Tam-Tam.
Sans aucune raison, le berger des Pyrénées m’avait planté ses crocs dans le visage, dérapant sur mes lunettes. Après la douleur atroce qui avait résonné dans mes yeux comme une décharge électrique, je n’avais plus rien vu, aveuglé par le sang. On m’avait emmené d’urgence chez un grand chirurgien dans un premier temps et à la clinique pour opérer tout de suite après. Je n’avais rien compris à ce qui m’arrivait, on m’ avait empêché de regarder ma blessure. Allais-je rester borgne ? À deux millimètres près, j’aurais pu l’être, oui.
Michel POLNAREFF, chirurgie esthétique réparatrice du visage
Après quatre heures d’opération sous anesthésie locale, le chirurgien esthétique Bernard Cornette de Saint-Cyr avait réparé les dégâts. Le même Bernard Cornette de Saint-Cyr qui allait me voir débarquer cinq ans plus tard, pour me faire opérer le même œil, suite à un accident de voiture. J’avais vu la mort en face sur un petit chemin dans l’Essonne et, du coup, de nouveau, je ne voyais plus rien de l’œil gauche. La paupière et l’arcade sourcilière avaient été éclatées par les bris de verre de mes lunettes et du pare-brise, il fallait la remodeler avec une chirurgie réparatrice : quarante points de suture ! Toujours sans anesthésie générale que j’avais refusée. Je craignais de ne pas me réveiller. J’ai toujours eu un côté pragmatique dans mes choix. Si j’ai porté les cheveux longs, c’est que je me suis très vite rendu compte que les cheveux courts ne m’allaient pas. D’ailleurs, je n’ai pas changé d’avis depuis.